L'ordre surnaturel des choses
de
l'abbé suger
L'histoire
Le passé au présent
La mémoire
A l’instant où la particule de matière indéterminée et le temps sont créés simultanément, mais par deux actes distincts, la mémoire ou l’empreinte apparaît comme cause seconde. Le monde physique s’organise grâce à elle et rédige sa propre histoire.
La mémoire n’est pas exclusive à l’homme, mais celles de tous les ordres lui sont ordonnées, car lui seul est un règne puisqu’il est roi. Elle est la servante du temps, sans elle quelle perception en aurions-nous en dehors de l’instant ? nous ne nous projetterions pas au futur, car nous serions sans passé, nous ne serions pas des hommes.
Toute la Création a une mémoire, qui est cause seconde de la Mémoire divine, puisque le créé ne doit sa pérennité qu’à la constance de la Cause Première qui ne cesse de le soutenir en lui donnant sa forme et son mouvement ; il la conçoit et la pense sans cesse. Considérant qu’elle manifeste la Gloire de Dieu, comme l’enseigne saint Paul dans sa lettre aux Hébreux, il est juste d’envisager qu’elle conserve l’empreinte de son Auteur, de sa Cause Première comme le peintre qui marque son œuvre au-delà de sa signature d’appropriation, il y a toujours celle de son exécution, de son talent.
Des savants comme les Professeurs Antoine Béchamp et sa théorie des microzymas, et plus tard, Jacques Benveniste et son équipe, ont émis l’hypothèse en 1988, que l’eau conserverait l’empreinte de certaines propriétés de substances avec lesquelles elle aurait été mise en contact. Les Professeurs Montagnier, Henri Broch et Jean-Marie Pelt ont soutenu cette hypothèse. Les opposants à cette proposition pourraient être en lien avec les grands laboratoires pharmaceutiques quant aux incidences concernant les substances médicamenteuses chimiques sur l’environnement, ce qui induirait une refonte de la réflexion thérapeutique, sujet inenvisageable pour des questions financières, ce qui donnerait une reconnaissance aux traitements homéopathiques.
Parmi les observations en physique quantique, on a découvert qu’une particule, un photon dévie de son trajet initial, s’il est observé dans son mouvement, ce qui laisse à penser que la charge électro-magnétique de l’observateur l’influence par son attention visuelle ou sa simple présence et que, durant la trajectoire de celui-ci il la porte en lui. Il y aurait donc la possibilité d’une sorte de mémoire pour la durée de son parcours. Une autre conséquence s’impose quant à cette observation, c’est l’affirmation que tout de l’homme est en lien avec le tout créé, et que de ce fait la première des pollutions serait sa pensée qui se structure selon la maîtrise qu’il a de ses appétences ou concupiscences.
On observe chez certains individus que les anneaux qu’ils portent aux doigts se déforment, si vous demandez à un bijoutier consciencieux de les remettre en forme, il vous le déconseillera, car le métal garde la mémoire du doigt, de ce fait il reprendra la forme qu’il aura mémorisée en une information. Ce qui est vrai pour le métal pourquoi ne le serait-il pas pour l’eau et les cristaux ?
La pensée est une onde électrique qui rejoint le champ morphogenèse par le milieu aqueux du corps ; chaque champ morphogenèse est différent, il correspond à la qualité morale et spirituelle de l’intention ce qui lui donne sa forme et sa couleur, elle est en lien avec la mémoire ontologique.
Les milieux radiesthésistes et scientifiques ont remarqué une modification dans les nuances des spectres sur les ondes scalaires qui sont produites lorsqu’on lance un caillou sur une surface plate de l’eau. Ce phénomène pourrait être lié à l’état spirituel général de nos sociétés.
Les astrophysiciens ont observé que le cosmos conserve l’empreinte ou la mémoire d’un évènement qui a pu se produire très loin en amont de l’origine de la vie, le fameux big-bang, le mur de Planck. Si la matière était sans possibilité d’empreinte mémorielle cela signifierait qu’elle serait étrangère à notre histoire, celle du vivant. Peut-on raisonnablement adhérer à cette hypothèse ?
Il a été démontré philosophiquement et techniquement (la fabrication d’un ressort) que la particule de matière indéterminée a été informée à l’origine de sa création pour donner les formes que nous connaissons ; cette information depuis l’instant de son existence ne constitue-t-elle pas sa mémoire et donc l’entrée de l’histoire ? La particule de matière la plus proche de celle indéterminée a été identifiée : l’hydrogène, qui est un des composants de la molécule d’eau H2O. Si l’hydrogène est le premier élément de la particule de matière indéterminée informée, et sachant qu’il entre comme composant de l’eau, il est assez étrange d’affirmer que l’eau n’aurait pas de mémoire.
Aussi loin qu’il est possible de remonter dans la compréhension de l’univers, il est admis que la complexité de la Création a pour point de départ intelligible une particule très simple et parfaite. Cette découverte justifie d’avancer que la Création a dû subir un évènement qualifié de collapsus ou effondrement pour qu’elle se retourne contre l’homme et lui contre elle alors qu’il en est la cause finale naturelle. Une telle perfection originelle suppose qu’il y a eu un moment où tout le cosmos et l’homme s’organisaient en lien d’intercommunion dans une parfaite harmonie.
Toute œuvre a un objet, une raison d’être. Un artiste ne crée que s’il a une intention, une finalité pour sa création, il en est de même pour la Création, elle n’aurait pas de Cause Première si sa Cause Finale n’avait préalablement été déterminée. Mais pour elle, il y a deux causes finales : la cause finale naturelle qui est l’homme et la Cause Finale Surnaturelle qui est Dieu Créateur à qui tout sera remit par le Fils Incarné qui l’aura reçue de l’homme. Mais pour que Dieu le Fils puisse la recevoir de l’homme encore fallait-il que celui-ci, dans un mouvement de totale liberté, de don de soi absolu, la Lui remette, ce à quoi il se refusa, et ce qui produisit le collapsus ou effondrement ou péché originel. Ce collapsus eut pour effet la mort, l’hostilité, car la substance du péché originel fut la curiosité, une curiosité qui s’accompagna du besoin d’accaparement et donc de retenir pour soi-même la liberté et d’en exclure le Créateur. L’inharmonie remplaça l’harmonie, car la faute originelle a été le fruit d’une intention délibérée, réfléchie, qui a fait sortir Adam et Eve de l’Action de Grâce entraînant avec eux tout le créé dans leur refus du don. C’est alors que la Création leur devint hostile puisqu’elle était blessée. Mais les champs d’équilibres restaient, ce sont les champs morphogenèses sur et dans lesquels la lutte politico-chrétienne s’établit jusqu’à l’instauration du règne du Christ Roi de l’univers.
Le cœur de la Rédemption, son point central, n’est autre que la mémoire ontologique, la Memoria dei. Jésus, lors de la Sainte Cène, n’a-t-il pas prononcé ces Paroles : « Faites ceci en mémoire de Moi... » ? or,le sacrement de l’Eucharistie n’est pas seulement le rappel efficient de son Sacrifice, mais c’est également celui de la mémoire de l’offrande de toute la Création depuis Abel le Juste : « Fruits de la terre et du travail des hommes... ». Le sacrement de l’Eucharistie est la Lumière de l’histoire.
Le Verbe de Dieu, en prenant chair et sang de l’homme, qu’Il créa à son image, assume toute la mémoire du genre humain depuis Adam et Eve, certes Il n’hérite pas des conséquences du péché originel et Il est exempt de tout péché, c’est le Saint, mais Il prend sur Lui toute la mémoire, car dans le cas contraire, Il ne pourrait accomplir notre histoire, c’est-à-dire en amener tous les fruits à son Père des Cieux. Aussi, il semblerait juste que les Paroles de Jésus lors de la Sainte Cène : « Faites ceci en mémoire de Moi... » réalisent dans le sacrement de l’Eucharistie la mémoire, l’histoire depuis Adam et Eve et avec elle celle de tous les Peuples, ainsi que celle de l’instant où fut créée la particule de matière indéterminée et du temps. N’a-t-Il pas pris la condition humaine : réellement homme et réellement Dieu ? (à suivre)